Hypnagogie : quand l’esprit s’endort mais reste éveillé

Parfois, un terme surgit au détour d’une écoute, d’une lecture, d’une intuition. Il intrigue, résonne, mérite qu’on s’y attarde. Hypnagogie est de ceux-là : un mot flou pour un moment flou — cet entre-deux fragile où l’on glisse du réel vers le rêve. Et si l’on s’y arrêtait un instant ?


Découverte du mot

J’ai découvert ce mot — hypnagogie — via France Culture, évidemment. Fidèle à son habitude, la station distille des concepts et des mots qui donnent envie de creuser. L’hypnagogie, ou état hypnagogique, désigne ce moment flou où l’on s’endort sans tout à fait quitter la rive. Un entre-deux fragile, étrange, fascinant — suspendu entre la veille et le sommeil. Cet état où l’on relâche tout pour passer en mode « off » m’a toujours semblé un peu magique. Des images apparaissent, sans logique. Un visage. Un escalier. Une phrase. Parfois un bruit soudain, une chute inventée, une sensation de flottement. Le réel se délite, doucement.

Salvador Dalí s’en servait pour peindre l’irrationnel. Einstein y puisait des idées (c’est d’ailleurs sous ce prisme que France Culture en parlait). Tous deux laissaient leur esprit glisser, un objet dans la main — prêt à tomber pour les réveiller juste avant le basculement. Le but ? Noter ce que le rêve avait frôlé. Peut-être est-ce là que naissent les intuitions les plus pures. Ou les plus folles. Bon, de mon côté, je ne suis pas encore devenu un génie par ce biais… mais qui sait ?

Origine de l’hypnagogie

Le mot « hypnagogie » vient du grec ancien : « hupnos » (ὕπνος) qui veut dire « sommeil » et « agōgos » (ἀγωγός) qui signifie « qui conduit ». Hypnagogie se traduit donc naturellement par “qui conduit au sommeil. L’hypnagogie désigne l’état de conscience intermédiaire entre l’éveil et le sommeil. C’est un moment de transition souvent accompagné d’images mentales, de sensations bizarres ou de mini-hallucinations. On parle aussi d’hallucinations hypnagogiques quand ces perceptions sont marquées.

Le terme hypnagogique a été introduit en 1848 par le médecin français Louis Ferdinand Alfred Maury, dans ses travaux sur les rêves. Il distingue notamment les hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) des hypnopompiques (au réveil).

🌙 Focus : Hypnagogie vs Hypnopompie

Ces deux états sont comme les deux rives du sommeil. L’un nous y conduit, l’autre nous en ramène. Tous deux sont propices à des perceptions étranges, entre rêve et réalité.

🛏️ Hypnagogie 🌅 Hypnopompie
État de conscience entre l’éveil et le sommeil.
Apparaît au moment de s’endormir.
État de conscience entre le sommeil et l’éveil.
Survient au réveil, souvent confus.
Peut provoquer des hallucinations visuelles, auditives ou sensitives brèves. Peut prolonger des éléments de rêve, avec un flou entre réalité et souvenir onirique.
Souvent associé au sursaut hypnique (impression de chute). Parfois accompagné de paralysie du sommeil ou de lucidité partielle.
Du grec hypnos (sommeil) + agogos (qui conduit vers). Du grec hypnos (sommeil) + pompē (procession, escorte).
Littéralement : « qui conduit hors du sommeil ».

Deux micro-zones mentales que nous traversons chaque jour — et qui, parfois, ouvrent une brèche dans notre conscience ordinaire.

Si Ferdinand Alfred Maury est considéré comme le créateur de ce terme, plusieurs autres chercheurs ont également creusé la question :

  • Jules Baillarger (1809–1890) : neurologue français, l’un des premiers à distinguer les hallucinations hypnagogiques des hallucinations pathologiques.
  • Andreas Mavromatis (XXe siècle) : psychologue grec, auteur de l’ouvrage de référence Hypnagogia: The Unique State of Consciousness Between Wakefulness and Sleep (1987), qui analyse en détail les phénomènes cognitifs, sensoriels et créatifs de cet état.
  • Carl Jung : sans se focaliser spécifiquement sur l’hypnagogie, il s’est intéressé aux états intermédiaires de conscience et aux images archétypales surgissant dans ces zones.
  • Les chercheurs contemporains en neuroimagerie (IRMf, EEG) comme Giulio Tononi ou Jean-Philippe Lachaux étudient les ondes cérébrales de transition (notamment les ondes alpha et thêta).
  • Des travaux sur le rêve lucide (Stephen LaBerge) frôlent aussi cette zone.

Phénomènes liés à l’hypnagogie

L’état hypnagogique n’est pas qu’un simple flou entre veille et sommeil. Il est habité par des manifestations étranges, souvent fascinantes, parfois déstabilisantes — mais tout à fait naturelles. Voici quelques-uns des phénomènes les plus courants :

🔹 Le sursaut hypnique

C’est peut-être l’un des effets que je ressens le plus souvent… cette impression de trébucher ou de chuter dans le vide, juste au moment de m’endormir. Ce phénomène a un nom : le sursaut hypnique. Il se manifeste par une secousse musculaire soudaine, parfois accompagnée d’un vertige ou d’une image fugace (un trottoir qui se dérobe, un vide qui s’ouvre…). On l’appelle aussi myoclonie d’endormissement. Il survient quand le corps se relâche un peu trop vite alors que le cerveau est encore en semi-veille : comme s’il percevait ce relâchement comme une anomalie, une chute, un danger.

C’est une sorte de réflexe archaïque : le système nerveux agit comme un garde-fou, une alarme corporelle. Environ 70 % des gens l’expérimentent au moins de temps en temps. Les 30 % restants ? Soit ils ont une transition plus graduelle vers le sommeil (et donc aucun conflit entre cerveau et corps), soit leurs sursauts sont trop légers pour qu’ils en gardent le souvenir. Le phénomène est aussi plus fréquent en période de stress, après une grosse journée, ou lorsque l’on lutte contre le sommeil. Dans tous les cas, ce petit spasme n’a rien de pathologique. Il marque juste ce moment étrange où le corps lâche… mais que l’esprit, lui, n’a pas encore totalement accepté de se taire.

🔹 Les hallucinations hypnagogiques

Elles peuvent être visuelles (lueurs, formes, visages), auditives (bruits, voix), tactiles (frissons, contact), voire kinesthésiques (flottement, déséquilibre). Elles sont brèves, souvent très vives, et parfois absurdes. Rien de pathologique : juste l’imagination en roue libre. Pour ma part, je n’ai jamais expérimenté d’hallucinations hypnagogiques à proprement parler — pas de visages, pas de voix, pas de musique surgie du néant. Le seul effet récurrent chez moi, c’est ce fameux saut hypnique, toujours un peu brutal, jamais vraiment agréable, mais devenu presque familier. Comme un rappel que mon corps s’endort plus vite que mon esprit.

Il semble que ces expériences soient très variables d’une personne à l’autre. Certains perçoivent des images très claires, d’autres des sons, d’autres rien du tout. Peut-être faut-il un certain relâchement, ou une forme d’attention flottante pour les capter. Ou peut-être qu’on les traverse sans jamais les remarquer.

🔹 Les pensées automatiques

C’est l’un des phénomènes les plus subtils de l’état hypnagogique — et sans doute le plus difficile à repérer tant il semble naturel. C’est le moment où l’esprit part tout seul, comme s’il se mettait à penser sans notre accord. Les idées se succèdent, parfois avec une logique qui échappe à la raison, parfois avec une poésie étrange, presque involontaire. On peut : entendre sa propre pensée comme une voix intérieure, qui commente, interroge, digresse, voir défiler des mots, des phrases ou des dialogues comme s’ils étaient écrits dans l’espace mental ou ressentir des idées comme des formes, des couleurs, des rythmes.

Ce sont des pensées sans effort, où le langage se mêle à l’image, où la logique se dissout peu à peu. C’est à ce moment que certains ont leurs idées les plus libres — ou les plus bizarres. Ces pensées n’ont souvent aucun sens narratif, mais elles ont une cohérence sensorielle, comme un rêve embryonnaire. Ce ne sont plus tout à fait des idées, pas encore des rêves : un entrelacs de mots, de sons et de sensations. Certaines personnes s’en servent comme d’un espace de création spontanée : des écrivains y entendent des phrases, des musiciens des mélodies. Mais pour la majorité d’entre nous, elles s’effacent au réveil, comme si le cerveau les avait pensées sans en garder la trace.

🔹 Les proto-rêves

Ni tout à fait des pensées, ni encore des rêves. Ce sont des fragments d’histoires, des bribes de dialogues, des scènes incohérentes ou des émotions sans objet clair. On rêve déjà — mais sans en avoir conscience, ni le sentiment d’en être acteur. Contrairement à ce que beaucoup pensent, les rêves ne surgissent pas seulement en sommeil profond ou paradoxal (REM). Ils peuvent apparaître très tôt, dès les phases de transition, dans cet état flou entre veille et endormissement. C’est là qu’émergent les proto-rêves : moins construits, plus volatils, parfois oubliés dès qu’ils surgissent. C’est un peu comme si l’esprit lançait un “brouillon” de rêve. Pas encore structuré, mais déjà habité d’une logique onirique propre.

À ce stade, nous ne sommes pas toujours conscients d’être dans un rêve. Nous subissons les images et les sensations, sans agir. Mais certaines personnes — comme ma compagne — semblent avoir une faculté de rêve plus active : elles peuvent intervenir, infléchir, parfois même choisir. Moi, en revanche, je reste souvent simple spectateur : tout m’arrive sans que je ne puisse réagir. Cette différence d’implication pourrait tenir à la structure même du rêve : certains sont narratifs et permettent l’action (souvent en sommeil paradoxal), d’autres sont sensoriels ou émotionnels, vécus comme un courant qu’on traverse sans gouvernail. Les proto-rêves, eux, sont souvent à la lisière : pas encore des mondes, mais déjà autre chose que des pensées.

🧠 Focus : Les étapes du sommeil (et quand on rêve vraiment)

Comme c’est parfois flou — même pour moi — voici un petit rappel des étapes concrètes d’une nuit de sommeil. Le sommeil humain se divise en cycles d’environ 90 minutes, et chaque nuit en compte en moyenne entre 4 et 6.

  • 🌙 Stade 1 – Sommeil léger (transition hypnagogique)
    On somnole. Le cerveau ralentit, les muscles se relâchent. C’est là que peuvent survenir les sursauts hypniques et les proto-rêves.
  • 😌 Stade 2 – Sommeil léger stabilisé
    On est endormi, mais encore facilement réveillable. C’est la phase la plus longue sur l’ensemble de la nuit.
  • 💤 Stade 3 – Sommeil profond (non-REM)
    Récupération physique et cérébrale. L’activité mentale est minimale, les rêves y sont rares et plutôt flous ou émotionnels.
  • 🌀 Stade 4 – Sommeil paradoxal (REM)
    Le cerveau s’active à nouveau, presque comme en état d’éveil. C’est là que surgissent les rêves narratifs, vivants et structurés. Le corps, lui, est totalement paralysé : impossible de bouger, mais l’esprit, lui, rêve intensément.

On peut rêver à toutes les étapes, mais c’est durant le sommeil paradoxal — aussi appelé REM sleep (pour Rapid Eye Movement, ou « mouvement oculaire rapide ») — que les rêves sont les plus mémorables, les plus détaillés… et les plus propices au rêve lucide (quand on prend conscience qu’on rêve).

🎶 Anecdote : Le célèbre groupe américain R.E.M. a choisi ce nom en référence directe à cette phase de sommeil — celle où l’inconscient prend les commandes et crée ses propres mondes.

🔹 La distorsion du corps

C’est un phénomène étrange, difficile à décrire, mais bien réel pour ceux qui le vivent. Au moment de s’endormir, il arrive qu’on perde totalement la sensation d’un membreun bras, une jambe — comme s’il ne nous appartenait plus. Le corps devient flou, distant, parfois même… doublé. Personnellement, je n’ai jamais vraiment connu ça… à part peut-être l’impression, quand je suis vraiment très fatigué, de me sentir aspiré par le lit ou le canapé dans lequel je suis allongé… Ainsi, dans cette histoire de distorsion, on peut avoir l’impression : de flotter au-dessus de son lit, de s’étirer comme un fil élastique, de se tordre ou se contracter de façon irréaliste ou plus troublant encore, de sentir une seconde version de soi-même qui dérive ou se superpose à la première.

C’est une sorte de désancrage sensoriel, où la carte du corps dans le cerveau se brouille. Le schéma corporel se délite, alors que la conscience flotte encore un peu. Ces sensations peuvent être très douces, comme un glissement dans le vide… ou au contraire provoquer un réveil brutal si l’esprit panique face à cette “perte de contrôle”. Elles sont parfois décrites comme un préambule aux expériences de rêve lucide ou de sortie hors du corps (OBE), bien qu’il ne soit pas nécessaire d’y adhérer pour les vivre. C’est simplement le corps qui s’efface… pendant que l’esprit reste là, à mi-chemin.

🧍‍♂️ Focus : OBE — Sortie hors du corps

Une OBE (pour Out-of-Body Experience) désigne l’impression très nette de quitter son corps physique et de l’observer depuis l’extérieur, souvent depuis un point surélevé, comme si l’on flottait au-dessus de soi-même.

Ces expériences peuvent survenir :

  • au moment de l’endormissement ou du réveil (hypnagogie/hypnopompie),
  • lors de méditations profondes ou d’états de relaxation extrême,
  • sous stress intense ou traumatisme (accidents, NDE),
  • ou spontanément chez certains individus très sensibles.

Les neurosciences suggèrent une origine possible dans le cortex temporo-pariétal droit, une région du cerveau impliquée dans la construction de notre image corporelle et de notre position dans l’espace. Lorsque cette zone est perturbée, le cerveau pourrait « mal localiser » la conscience de soi.

On n’a pas réellement quitté son corps — mais l’illusion est souvent saisissante.

✨ À noter : certaines personnes utilisent ces états pour accéder à des rêves lucides, tandis que d’autres les perçoivent comme des expériences spirituelles, sans qu’aucune interprétation ne soit imposée par le phénomène lui-même.

🔹 Faux souvenirs ou confusion mentale

Il arrive, dans cet état flottant, qu’une image mentale surgisse avec l’étrange certitude qu’on l’a déjà vécue. Comme si une scène banale — un escalier, une voix, un geste — s’imposait à nous avec la force du souvenir, alors qu’elle est entièrement inventée. L’état hypnagogique semble parfois brouiller les repères de la mémoire. On assiste alors à une sorte de déjà-vu onirique, où l’imaginaire et le souvenir s’imbriquent sans qu’on sache qui de l’un ou l’autre ment. L’hypnagogie joue alors avec la mémoire comme un illusionniste fatigué : maladroit, mais troublant. Certains neuroscientifiques avancent que cette sensation pourrait venir d’un court-circuit temporaire entre mémoire sémantique (le sens) et mémoire épisodique (le vécu). On reconnaît la structure… mais sans y rattacher d’expérience réelle.

🧠 Focus : Références neuroscientifiques – Mémoire & Hypnagogie

  • Chris Moulin (Université de Bourgogne – CNRS)
    Spécialiste du déjà-vu. Il l’interprète comme une défaillance temporaire de la métamémoire, où le cerveau éprouve une sensation de familiarité sans souvenir réel.
  • Alan Brown (SMU, USA)
    Auteur de The Déjà Vu Experience. Il relie le phénomène à une sorte de “prétraitement” rapide de l’information, donnant une impression de répétition.
  • Daniel Schacter (Harvard University)
    Dans The Seven Sins of Memory, il montre que la mémoire est une construction imparfaite, sujette à des fusions entre rêve, imagination et vécu.
  • Études sur le lobe temporal médian
    Le déjà-vu a été provoqué artificiellement par stimulation de l’hippocampe et du cortex entorhinal — zones clés de la mémoire épisodique.
  • Andreas Mavromatis
    Auteur du livre de référence Hypnagogia (1987), il décrit les intrusions pseudo-mnésiques comme typiques de l’état hypnagogique.
  • Thomas Andrillon (INSERM / Institut du Cerveau)
    Étudie les transitions éveil-sommeil et la désynchronisation perceptive, qui pourrait expliquer certaines confusions mentales ou fausses perceptions en phase hypnagogique.

Ces chercheurs contribuent à comprendre pourquoi, entre veille et sommeil, notre cerveau peut mêler sensations, souvenirs et imagination — au point de nous faire douter de ce que l’on a réellement vécu.

L’hypnagogie au service de la création et de la découverte

L’hypnagogie n’est pas qu’un sas vers le sommeil. Certains esprits curieux et brillants y ont vu une source d’inspiration, un laboratoire mental où surgissent des formes, des idées, des fulgurances. Ils ont même tenté de la provoquer, de l’apprivoiser. Parmi eux, Salvador Dalí. Le peintre surréaliste cherchait à capter les images étranges qui naissaient à l’instant précis de l’endormissement. Il avait mis au point une méthode assez singulière : assis dans un fauteuil, il tenait une clé entre ses doigts, au-dessus d’une assiette en métal posée au sol. Dès que le sommeil l’emportait, la clé tombait — clang — le bruit le réveillait, et il tentait de fixer ce qu’il avait “vu” juste avant. Il appelait cela la méthode paranoïaque-critique. Des montres molles aux formes liquides, il n’est pas interdit de penser que bien des visions de Dalí sont nées là, entre deux états.

Même démarche du côté d’Albert Einstein, qui utilisait également la micro-sieste comme catalyseur d’idées. Lui aussi aurait tenu un objet en main (une cuillère, selon certaines sources), pour provoquer un réveil rapide au moment de la bascule. Il cherchait à capter ces éclairs intuitifs que l’intellect pur, trop structuré, peine à produire. Quant à Thomas Edison, inventeur prolifique et workaholic notoire, il s’adonnait régulièrement à ce qu’il appelait des “naps with purpose” (siestes à visée créative). Il s’endormait dans son fauteuil, deux billes d’acier en main. Quand elles tombaient au sol, il se réveillait… prêt à noter ce qui avait traversé son esprit dans cet état liminal. Leur point commun ? Avoir reconnu dans cet entre-deux un espace de pensée non rationnelle, fertile, pré-logique, mais étrangement fécond.
Là où l’esprit ne commande plus, il écoute.

🧠 Autres personnalités associées à l’hypnagogie ou aux états modifiés de conscience créatifs :

  • Beethoven : se promenait pendant des heures, en laissant ses pensées dériver — une forme de rêverie active qu’il transcrivait parfois brusquement sur des carnets.
  • August Kekulé, chimiste allemand : aurait “vu” la structure de la molécule de benzène en rêvant d’un serpent se mordant la queue (mythe ou non, cela reste emblématique de l’imagination hypnagogique).
  • Mary Shelley : dit avoir eu l’idée de Frankenstein suite à une vision survenue en état de demi-sommeil lors d’une nuit agitée.
  • Richard Feynman : physicien célèbre, explorait volontairement les hallucinations visuelles en hypnagogie, comme un terrain de jeu pour la perception.

Pour aller plus loin

🧠 Livres et essais

  • Andreas Mavromatis, Hypnagogia: The Unique State of Consciousness Between Wakefulness and Sleep (1987) L’ouvrage de référence sur le sujet. Dense, mais passionnant. ;
  • Daniel Schacter, The Seven Sins of Memory: How the Mind Forgets and Remembers (2001) Pour comprendre pourquoi notre mémoire est si friable — et parfois si créative. ;
  • Oliver Sacks, Hallucinations (2012) Un regard humaniste et neurologique sur les hallucinations (y compris hypnagogiques). ;
  • Stephen LaBerge, Exploring the World of Lucid Dreaming (1990) Pour creuser les liens entre conscience, rêve lucide et hypnagogie.

🎧 Émissions, podcasts, vidéos

🎙️ France Culture – Les Chemins de la philosophie

  • Épisode “Philosophie du sommeil et de la veille” (1/4) du 20 mai 2019 – une exploration philosophique du rêve et de la veille. ;
  • À compléter avec l’épisode “Dormir pour créer” du podcast Votre cerveau (1 octobre 2024) — où l’on évoque les méthodes de Dalí, Edison, ainsi que les bénéfices du sommeil sur la créativité.

📺 Arte – Unhappy – L’art de bien dormir

📹 YouTube – Veritasium


🧬 Articles scientifiques ou vulgarisés

  • Sleep and Hypnagogia: The Threshold Consciousness — Revue Consciousness and Cognition, vol. 14, 2005. ;
  • Neurocognitive Models of Hypnagogia — synthèse par J. Noreika, M. Valli, T. Andrillon (2010). ;
  • The déjà-vu illusion — Chris Moulin et A. Brown (2007) En libre accès sur certaines bases universitaires.

💡 Curiosité bonus

  • Inception (film de Christopher Nolan) : une fiction qui explore l’idée du rêve dans le rêve, avec une esthétique très proche de l’hypnagogie. ;
  • R.E.M. (le groupe) : avec les classiques « Losing My Religion » ou « Nightswimming ».

Charte de transparence IA

🧠 Idée : 100 % humaine (merci France Culture)

📁 Structure : travail sur un premier format (pas si) court avec origine de la découverte, origine du mot, phénomènes liés et des sources qualitatives.

✍️ Rédaction : ici, j’ai laissé l’IA dérouler au maximum.

🎨 Illustrations : générées à 100 % par IA

Intervention globale de l’IA estimée : 80 %


🧠 Un mot, une idée

Cette série de formats courts part d’un mot ou d’un concept croisé au fil de mes lectures, de mes errances ou de mes curiosités. Rien de prétentieux ici : juste l’envie de creuser un peu, de tirer sur un fil.

Parfois un terme rare, parfois une notion connue redécouverte autrement. L’idée n’est pas d’en faire le tour, mais d’ouvrir une porte. Ou une fenêtre.

Autrement dit : des éclats de sens attrapés au vol.

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QUI SUIS-JE ?

Portrait manga de Gaël Barzin

Le Rédacteur Moderne est une proposition simple — presque artisanale — née d’un besoin personnel : mettre des mots sur l’absurde, gratter le vernis du monde, et tenter de comprendre un peu mieux ce qui nous traverse.

J’y partage, sans prétention mais avec sincérité, des essais critiques, des fictions d’anticipation, et des réflexions sur l’éthique, la conscience, les tensions de notre époque.

J’explore les tensions entre lenteur et modernité, en mobilisant à la fois la pensée humaine et les outils technologiques contemporains — notamment l’intelligence artificielle, qui m’accompagne comme sparring-partner intellectuel.

Si ces fragments de pensée peuvent résonner avec d’autres, tant mieux. Sinon, ils m’auront au moins permis de rester un peu plus vivant.

— Gaël Barzin

🧠 Rédacteur augmenté
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